Le dos aux murs

On n’en aura pas fini avec les murs quand le déconfinement débutera et que nous cesserons d’être entre quatre d’entre eux. À un rythme soutenu, leur construction était déjà intensive sur toute la planète, avec déjà comme raison d’être de se protéger des autres. D’autres murs sont en passe d’être élevés.

La levée des interdictions sera notamment géographique, par régions ou par pays, induisant alors un cloisonnement. Il y aura des zones libres et d’autres qui ne le seront pas, et l’on ne pourra pas passer sans contrôle de l’une à l’autre. Les frontières entre États n’avaient pas été fermées, elles seront bien d’avantage bouclées. Un morcellement du territoire s’instaurera, car le danger sera toujours dans nos murs tant qu’un rebond sera possible, tel une 5ème colonne. Combien de temps durera le provisoire ?

Le danger sera aussi à nos portes, devant lesquelles les réfugiés se presseront pour échapper à ce qui les attend dans leurs pays où ils seront démunis et sans recours. On parle de population à risque, mais ils le sont tout particulièrement dans les circonstances actuelles, et leur afflux sera sans commune mesure avec ce qui est déjà intervenu. Il ne sera pas nécessaire d’attendre les effets du réchauffement climatique comme redouté, car ils fuiront la propagation de la pandémie dans leurs pays aux structures sanitaires déficientes. Les habitants de la zone Schengen se barricaderont, le droit d’asile aura vécu.

Ces murs là seront visibles, d’autres risquent d’être pernicieux. Au nom des meilleures intentions au départ, pour des raisons sanitaires, ils reposeront sur un « suivi numérique » basé sur l’analyse des relations sociales, qui pourra ensuite trouver d’autres raisons-prétextes pour se banaliser si l’on n’y prend garde. Déjà dans la place, la télésurveillance est une entrée en matière, la pente est glissante, la tentation indéniable. La traçabilité n’est pas un vain mot, pas plus que la collecte incontrôlable des données personnelles dans un monde hyper connecté. Si cette menace est finalement contenue, l’extension de la dictature des algorithmes ne le sera pas.

2 réponses sur “Le dos aux murs”

    1. Des idées absurdes, même adossées à des outils mathématiques pointus, restent absurdes.
      Tout comme l’idée d’ailleurs, de demander aux responsables des solutions pour les problèmes qu’ils ont eux-mêmes créés…

      Incohérences et mensonge chez notre prix Nobel d’économie, Jean Tirole
      https://www.huffingtonpost.fr/denis-dupre/incoherences-et-mensonge-jean-tirole_b_9251266.html

      Le monde si simple de Jean Tirole
      https://www.monde-diplomatique.fr/2015/07/ROTILLON/53197

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